La perte d'identité

Pourquoi est-ce si important de se définir et d’être défini ?

Avoir ou être une « personnalité ». Un caractère qui ne ressemble qu’à moi. Etre spéciale. 

Que croire des êtres sans personnalité ? Ils sont étiquettés : influençable, sans opinion, sans passion, bizarre… 

Ils passent à travers les mailles de la compréhension d’un être défini. Ce dernier colle le post-it du contrôle sur l’Etre indéfini (« tu es ceci ou cela »), ainsi son monde intérieur ne s’écroule pas. Il est toujours en sécurité dans les bornes qu’il construit en lui et autour de lui.

J’ai longtemps gonflé le trait de cette définition pour moi-même. Ce faisant, je ne me suis pas rendue compte que je définissais tout, et chacun. 

Et pourtant…

Pourtant, il m’est arrivé de nombreuses fois  de me heurter à mes propres bornes, trop étroites car je sentais que j’avais envie de liberté, d’espace. J’avais l’impression que l’on ne me donnait pas le droit de tenter autre chose, sous prétexte que « ce n’est pas mon domaine » ou que « je n’en suis pas capable », ou encore d’autres esquives toutes les plus imaginatives les unes que les autres. Des esquives de ma propre construction, juste reflétées par ce qui m’entoure.

Quel paradoxe : s’enfermer soi-même en accusant l’extérieur !

Je m’étais rendue compte que le système sociétal aime les étiquettes. « Tu ne peux pas être ceci puisque tu es cela. » « Si tu es aussi ceci, alors tu n’es pas un bon cela. »

Alors la lutte contre des bornes imaginaires a commencé. 

Mais qui me force à adopter ce paradigme de base ? 

Se regarder bien en face dans le miroir.

L’évidence.

Tous les mécanismes en alerte maximale. Attention, elle va bientôt soulever LE LEVIER !

Celui qui soulève tous les autres ! 

Je sens les résistances. 

Le corps tombe malade.

Qu’ai-je à perdre à ne plus me définir ?

Je sens cette aspiration irrésistible…

…